Can. 2000. Comédie dramatique de James Allodi avec Chris Owens, Kelly Harms, Tara Rosling. Le jeune gérant d'un restaurant torontois est confronté à divers problèmes familiaux, sentimentaux et professionnels. Récit bien écrit, tour à tour concret et insolite. Quelques légers flottements narratifs. Personnages habilement cernés. Réalisation plutôt effacée. Interprétation fort satisfaisante.
Le jeune gérant d'un restaurant torontois est confronté à divers problèmes familiaux, sentimentaux et professionnels. Récit bien écrit, tour à tour concret et insolite. Quelques légers flottements narratifs. Personnages habilement cernés. Réalisation plutôt effacée. Interprétation fort satisfaisante.
Le Canadien Jim Allodi roule sa bosse dans le milieu du cinéma depuis 1989. En plus d'avoir tourné quelques courts métrages, il a travaillé en tant que directeur de la photographie et monteur, mais également comme acteur, notamment dans THE HERD et THE FIVE SENSES. Avec THE UNCLES, il réalise un premier long métrage dont l'absence de prétention va de pair avec une indéniable qualité d'écriture. Le récit met en scène des personnages d'une réelle épaisseur psychologique aux prises avec des problèmes tantôt très concrets (l'engagement amoureux, l'ambition professionnelle), tantôt carrément insolites (la soeur kidnappeuse et sa tenace quête de maternité). Par ailleurs, le film prend une étonnante tangente lors de la scène pivot au vaste domaine du patron du protagoniste. Il faut toutefois admettre que cette séquence, qui s'inspire autant de LA RÈGLE DU JEU de Jean Renoir que de SOURIRES D'UNE NUIT D'ÉTÉ d'Ingmar Bergman, apparaît un peu laborieuse et brouillonne dans sa complexité, bien que le charme de son cadre champêtre opère. D'ailleurs, dans l'ensemble, la mise en scène s'avère assez effacée, hormis quelques plans nerveux à l'épaule facilités par un tournage en vidéo numérique. Enfin, l'interprétation est fort satisfaisante.
Texte : Louis-Paul Rioux