L’AVIS DE MEDIAFILM

THE PRINCESS AND THE WARRIOR est un drame intimiste au rythme lent dans lequel évoluent des personnages énigmatiques aux prises avec les démons de leur passé. Plus près du langoureux WINTER SLEEPERS que du frénétique COURS, LOLA, COURS, cette réalisation permet à Tom Tykwer de reprendre avec succès ses deux thèmes de prédilection: le principe de causalité et les jeux du hasard. Soutenu par une musique techno très accrocheuse, le film jouit d'une mise en scène inventive qui invite le spectateur à arpenter des sentiers inhabituels, tels le parcours d'une lettre à la poste ou l'intérieur d'un coquillage. La caméra explore les lieux sous tous les angles pour leur donner une nouvelle dimension et sonde l'esprit des protagonistes à l'aide d'inserts significatifs et de gros plans inquisiteurs. L'ensemble demeure cependant froid, car les différents jeux de caméra provoquent un effet de distanciation à force de disséquer chaque personnage. Cette froideur se marie toutefois bien au climat d'étrangeté du film auquel contribue le caractère insolite des patients de l'infirmière. Par ailleurs, les rôles principaux sont interprétés par de bons acteurs, dont Franka Potente qui joue avec sensibilité un rôle aux antipodes de sa précédente Lola.

Texte : Manon Dumais