Can. 2000. Drame de moeurs de Lynne Stopkewich avec Molly Parker, Callum Keith Rennie, Joel Bissonnette. Une jeune employée de motel qui se prostitue avec des clients s'engage dans une relation trouble avec l'un d'eux. Histoire racontée sur un ton monocorde. Personnages opaques. Climat froid et cafardeux. Réalisation fade. Jeu sensible de M. Parker.
Une jeune employée de motel qui se prostitue avec des clients s'engage dans une relation trouble avec l'un d'eux. Histoire racontée sur un ton monocorde. Personnages opaques. Climat froid et cafardeux. Réalisation fade. Jeu sensible de M. Parker.
Lynne Stopkewich a connu un certain succès d'estime avec son film précédent, le prétentieux et artificiel KISSED, dans lequel Molly Parker incarnait une jeune femme adepte de nécrophilie. L'actrice et la cinéaste font de nouveau équipe dans SUSPICIOUS RIVER, une autre histoire de déviance sexuelle racontée dans un climat froid et cafardeux. Décidément, la psychologie n'est pas le fort de Stopkewich, car elle peuple encore une fois son récit de personnages aux motivations opaques qui traversent le film comme des zombies impassibles. Le ton monocorde et le rythme lourd avec lesquels la cinéaste raconte son histoire finissent par devenir franchement pénibles pour les spectateurs. Évidemment, l'ensemble est totalement exempt d'humour et de poésie. Au bout du compte, les agissements souvent incompréhensibles des personnages trouvent des explications banales, soit psychanalytiques (traumatismes d'enfance) ou simplement criminelles. Tourné presque entièrement sous des ciels gris et pluvieux, SUSPICIOUS RIVER s'avère particulièrement fade sur le plan visuel. Molly Parker incarne avec le maximum de sensibilité possible un personnage souvent retranché derrière un rideau d'indifférence face à ce qui lui arrive.
Texte : Martin Girard