É.-U. 2000. Drame biographique de Ed Harris avec Ed Harris, Marcia Gay Harden, Amy Madigan. La vie professionnelle et sentimentale du peintre abstrait new-yorkais Jackson Pollock, de 1941 jusqu'à sa mort en 1956. Récit plutôt conventionnel. Reconstitution d'époque simple et précise. Mise en scène appliquée. Performance mémorable d'E. Harris.
La vie professionnelle et sentimentale du peintre abstrait new-yorkais Jackson Pollock, de 1941 jusqu'à sa mort en 1956. Récit plutôt conventionnel. Reconstitution d'époque simple et précise. Mise en scène appliquée. Performance mémorable d'E. Harris.
Depuis dix ans, Ed Harris rêvait d'incarner à l'écran le peintre Paul Jackson Pollock, chef de file du mouvement expressionniste abstrait et l'un des grands responsables de l'essor des États-Unis dans le marché mondial de l'art contemporain, jusque-là dominé outrageusement par les Européens. Or, la concrétisation de ce rêve marque également pour Harris ses débuts derrière la caméra. Aux prises avec un scénario plutôt conventionnel et parfois répétitif, le cinéaste en herbe livre une mise en scène appliquée, qui se déploie dans une reconstitution d'époque simple et précise. D'autre part, les auteurs ont tout simplement renoncé à expliquer les raisons du comportement autodestructeur du peintre, reconduisant ainsi le cliché réducteur de l'artiste maudit. Quoi qu'il en soit, la grande force du film réside dans l'interprétation mémorable d'Ed Harris, qui compose un Pollock confondant de vérité. Car en plus de jouer de façon nuancée un personnage psychologiquement instable, Harris a su admirablement recréer l'intensité émotive du geste de peindre, et plus particulièrement la manière si caractéristique du créateur de l'«action painting». Quant à Marcia Gay Harden, elle interprète Lee Krasner avec un mélange bien dosé de sensibilité et d'autorité.
Texte : Louis-Paul Rioux