Chin. 2000. Comédie dramatique de Zhang Yimou avec Zhao Bensha, Dong Jie, Dong Lihua. Pour plaire à une dame qu'il espère épouser prochainement, un ouvrier à la retraite prend en charge la belle-fille aveugle de celle-ci. Récit simple et touchant. Éléments comiques et mélodramatiques parfois convenus. Réalisation de métier. Jeu contrasté des deux vedettes.
Pour plaire à une dame qu'il espère épouser prochainement, un ouvrier à la retraite prend en charge la belle-fille aveugle de celle-ci. Récit simple et touchant. Éléments comiques et mélodramatiques parfois convenus. Réalisation de métier. Jeu contrasté des deux vedettes.
Zhang Yimou nous a habitués à des récits d'une forte intensité dramatique, même dans ses oeuvres intimistes. Qu'on pense à JU DOU ou à ÉPOUSES ET CONCUBINES. Avec HAPPY TIMES, le cinéaste chinois se mesure à la comédie, engageant même un célèbre imitateur et acteur comique de son pays, Zhao Benshan, dans le rôle principal. Or, celui-ci excelle non seulement dans son registre habituel, mais il dégage une sensibilité qui sied bien au sujet, plus grave, qui sous-tend l'intrigue. Si la jeune Dong Jie lui oppose un jeu contrasté efficace, les personnages ayant le mauvais rôle sont par contre dessinés à gros traits. Plus présents dans la première moitié du film, les éléments comiques se fondent ensuite dans des passages mélodramatiques parfois convenus, qui se situent à mi-chemin entre le CITY LIGHTS de Chaplin et LA PETITE AURORE, L'ENFANT MARTYRE. Néanmoins, on retrouve dans la dernière partie la finesse caractéristique de Zhang, un réalisateur au métier sûr, si bien que ce récit simple et touchant de deux êtres cherchant à améliorer leur sort finit par emporter l'adhésion. On peut aussi percevoir sous le couvert de blagues en apparence insignifiantes des aspects moins connus de la Chine, comme la montée de la libre entreprise et la difficulté de plus en plus grande d'y trouver l'âme soeur.
Texte : Jean Beaulieu