Esp. 2000. Comédie policière de Alex de la Iglesia avec Carmen Maura, Eduardo Antuna, Maria Asquerino. Après avoir découvert un magot dans le logement délabré d'un vieillard décédé, une agente immobilière fait face à l'hostilité des autres locataires de l'immeuble. Récit échevelé et parfois délirant, mêlant le grotesque et le macabre. Nombreux clins d'oeil cinéphiliques. Une certaine critique sociale. Réalisation imaginative. Jeu énergique de C. Maura.
Après avoir découvert un magot dans le logement délabré d'un vieillard décédé, une agente immobilière fait face à l'hostilité des autres locataires de l'immeuble. Récit échevelé et parfois délirant, mêlant le grotesque et le macabre. Nombreux clins d'oeil cinéphiliques. Une certaine critique sociale. Réalisation imaginative. Jeu énergique de C. Maura.
S'il était possible d'établir un croisement entre les extravagances de Pedro Almodovar et le savoir-faire d'Alfred Hitchcock, le résultat final ressemblerait sans doute à MES CHERS VOISINS, une fantaisie policière échevelée du réalisateur espagnol Alex de la Iglesia (THE DAY OF THE BEAST). Cinéphile boulimique, ce dernier a farci son film de références hitchcockiennes (dans les scènes de meurtres et lors de l'assaut final sur les toits de Madrid) ou puisées dans STAR WARS et THE MATRIX. Ce ne sont d'ailleurs pas les seules bizarreries de cette comédie où se multiplient les éléments grotesques et macabres, renforcés par une galerie de personnages qui, à peine esquissés, ressemblent davantage à une meute de loups affamés. Toute l'action du film se déroule dans un immense immeuble qui en vient à évoquer une sordide prison ou un asile psychiatrique, au fur à mesure que les incidents, souvent sanglants, s'accumulent. Même si le cinéaste propose une certaine critique sociale sur la cupidité des gens et le pouvoir de l'argent qui empoisonne les rapports humains, celle-ci est rapidement esquivée pour laisser place à une série délirante de situations absurdes. Au sein d'une distribution d'un éclectisme réjouissant, Carmen Maura livre une performance énergique, voire athlétique.
Texte : André Lavoie