Fr. 2000. Drame de Denis Dercourt avec Isabelle Candelier, Michel Duchaussoy, Hélène Surgère. Pour sauver son fils dans le coma, une call-girl force un prêtre désabusé à l'accompagner dans une petite ville où la Vierge aurait accompli un miracle. Thème inusité traité avec une certaine ambiguïté. Road movie aux péripéties inégales. Réalisation discrète réservant quelques accents lyriques. Forte interprétation.
Pour sauver son fils dans le coma, une call-girl force un prêtre désabusé à l'accompagner dans une petite ville où la Vierge aurait accompli un miracle. Thème inusité traité avec une certaine ambiguïté. Road movie aux péripéties inégales. Réalisation discrète réservant quelques accents lyriques. Forte interprétation.
Deux ans après le sympathique LES CACHETONNEURS, Denis Dercourt signe un deuxième long métrage au ton plus grave abordant un thème pour le moins inusité et plutôt casse-gueule. Ainsi, au risque de prêter le flanc au sarcasme, l'auteur met en scène dans un contexte résolument contemporain une intrigue qui serait davantage à sa place dans un drame religieux français des années 1940 ou 50. De fait, la foi naïve de la protagoniste peut faire sourire, mais c'est surtout sa détermination et la force de son amour maternel qui s'avèrent touchantes, rendant assez crédible la décision du prêtre renfrogné de reprendre après une longue éclipse ses fonctions religieuses. Toutefois, le dénouement apparaît ambigu au plan spirituel, même s'il s'en dégage une émouvante note d'espoir. Cette séquence et quelques autres sont illustrées dans un style lyrique qui se veut un hommage à Sous le soleil de Satan de Pialat, l'univers de Bernanos étant la référence avouée de Dercourt. Pour le reste, la réalisation est plutôt discrète, faisant se succéder avec un bonheur inégal les péripéties et rencontres de ce road movie pas comme les autres, dans lequel Isabelle Candelier et Michel Duchaussoy livrent des performances fortes et nuancées.
Texte : Louis-Paul Rioux