Arg. 2000. Thriller de Fabian Bielinsky avec Ricardo Darin, Gaston Pauls, Leticia Bredice. Deux arnaqueurs de Buenos Aires tentent de vendre une contrefaçon d'une série de timbres rares à un riche collectionneur vénézuélien. Récit riche en rebondissements et faux-semblants. Humour noir. Rythme alerte. Mise en scène efficace. Interprétation pleine d'aisance.
Deux arnaqueurs de Buenos Aires tentent de vendre une contrefaçon d'une série de timbres rares à un riche collectionneur vénézuélien. Récit riche en rebondissements et faux-semblants. Humour noir. Rythme alerte. Mise en scène efficace. Interprétation pleine d'aisance.
Pour son premier long métrage, Fabian Bielinsky propose un récit riche en rebondissements et faux-semblants, inspiré en partie d'anecdotes sur les escrocs de rue. À l'instar des scénarios de David Mamet (HOUSE OF GAMES, THE SPANISH PRISONER), l'écriture de NINE QUEENS s'avère d'une grande densité et laisse peu de place à la réflexion, tant les coups de théâtre se multiplient à un rythme alerte. L'auteur manie habilement l'humour noir, un peu à la manière de Stephen Frears dans THE GRIFTERS, tout en se jouant constamment du spectateur en inversant la relation dominant-dominé des malfrats. Cette apparente légèreté n'empêche toutefois pas Bielinsky d'aborder en arrière-plan un thème plus grave que celui des arnaqueurs à la petite semaine, à savoir la dure situation économique de l'Argentine. De fait, le réalisateur illustre l'écart des classes sociales par une mise en scène efficace. Ainsi, de fébriles scènes de rue captées à la caméra cachée traduisant la misère du peuple alternent avec des séquences plus statiques où s'étale l'opulence du grand hôtel. En outre, l'interprétation pleine d'aisance de Ricardo Darin et Gaston Pauls contribue à la réussite de ce thriller jouissif.
Texte : Manon Dumais