All. 2000. Chronique de Volker Schlöndorff avec Bibiana Beglau, Martin Wuttke, Nadja Uhl. Durant les années 1980, une jeune terroriste d'Allemagne de l'Ouest se réfugie à l'Est où les autorités lui procurent une nouvelle identité. Écriture sobre et dépouillée. Aspects politiques dilués dans des développements sentimentaux. Mise en scène précise. Prestation de haut calibre de B. Beglau.
Durant les années 1980, une jeune terroriste d'Allemagne de l'Ouest se réfugie à l'Est où les autorités lui procurent une nouvelle identité. Écriture sobre et dépouillée. Aspects politiques dilués dans des développements sentimentaux. Mise en scène précise. Prestation de haut calibre de B. Beglau.
D'une écriture sobre et dépouillée, ce film tente de renouer avec le cinéma politique qui fit les beaux jours de la production cinématographique européenne, et notamment allemande, durant les années 1970. LES LÉGENDES DE RITA, dans ses prémisses du moins, a en effet toutes les allures du cinéma engagé, explorant les thèses sociales et anticapitalistes de certains groupes, tout en s'interrogeant sur le bien-fondé du terrorisme comme instrument de contestation. Cependant, plus le film progresse, plus la dimension purement politique est élaguée, au point de ne plus servir que de toile de fond à un récit qui privilégie plutôt l'illustration du caractère essentiellement sentimental de la vie d'exil de l'héroïne. Cet étonnant changement de ton s'avère déstabilisant, d'autant plus qu'on s'explique mal la soudaine perte de ferveur politique de Rita ou l'absence quasi totale d'une quelconque remise en question morale. Mais, au-delà de cette brèche dans le projet de Schlondorff, le film tient bien la route, surtout grâce à une mise en scène attentive aux moindres détails, ainsi qu'à une prestation de haut calibre de Bibiana Beglau.
Texte : Carlo Mandolini