L’AVIS DE MEDIAFILM

La carrière de John Frankenheimer est jalonnée de thrillers semblables à celui-ci où le héros se trouve malgré lui impliqué dans une machination qui le dépasse. Contrairement à RONIN ou 52 PICK-UPS, le réalisateur est ici desservi par un scénario truffé d'invraisemblances qui enfile des rebondissements parfois risibles dans une intrigue controuvée. Le scénariste Ehren Kruger, que l'on a connu plus inspiré (ARLINGTON ROAD), a essayé de concocter un hommage aux classiques du film noir des années 1940, dans lesquels le récit reposait sur une série de trahisons cyniques. Il ne réussit malheureusement qu'à empiler cliché sur cliché dans un produit routinier où les personnages manquent de substance. Il injecte bien ici et là quelques traces d'humour insolites, mais elles se révèlent plutôt forcées et déplacées. La réalisation de métier mais sans imagination de Frankenheimer est malgré tout rehaussée par un montage alerte et efficace qui permet de faire avaler la formule. Les interprètes jouent mécaniquement et sans conviction.

Texte : André Caron