L’AVIS DE MEDIAFILM

S'il est un type de comédie qui a la faveur des producteurs américains, c'est assurément celui de la satire de moeurs chez les mafiosi. Mais ce n'est pas The Whole Nine Yards qui va renouveler le genre. Malgré ses nombreux rebondissements, l'intrigue n'a de véritablement surprenante que son contexte géographique. Il est rare de voir Montréal figurer pour ce qu'elle est dans un film américain. On a même fait l'effort d'inclure des personnages canadiens-français dans le récit. C'est le cas de l'épouse cupide qu'interprète de façon excentrique une Rosanna Arquette à l'accent québécois approximatif. L'aspect caricatural du personnage pourra déranger, mais force est d'admettre qu'aucun des protagonistes n'est décrit avec beaucoup de subtilité. L'humour du film flirte avec le burlesque. A preuve, le jeu très physique et cabotin de Matthew Perry qui fait montre ici d'un excellent «timing» comique avant chaque grimace ou chaque chute aussi soudaine que désopilante. Dommage que la réalisation ne fasse pas montre de la même vitalité. On pourrait porter le même jugement sur la performance assez amorphe de Bruce Willis, si ce n'était de son charme naturel qui lui permet de sauver la face.

Texte : Johanne Larue