Fr. 2000. Comédie de Gabriel Aghion avec Vincent Pérez, Fanny Ardant, Michel Serrault. Alors qu'il rédige l'article de son Encyclopédie traitant de la morale, le philosophe Diderot se complaît dans une vie de libertinage et de provocations. Plaidoyer en faveur d'un hédonisme tous azimuts. Humour plus souvent grotesque que subversif. Situations et personnages plutôt caricaturaux. Mise en scène assurée. Interprétation de métier.
Alors qu'il rédige l'article de son Encyclopédie traitant de la morale, le philosophe Diderot se complaît dans une vie de libertinage et de provocations. Plaidoyer en faveur d'un hédonisme tous azimuts. Humour plus souvent grotesque que subversif. Situations et personnages plutôt caricaturaux. Mise en scène assurée. Interprétation de métier.
Avec ce film, Gabriel Aghion semble avoir voulu illustrer les paradoxes d'une vie consacrée d'une part à l'esprit et à la réflexion intellectuelle et, d'autre part, à une joyeuse célébration des plaisirs de la chair et du libertinage. Or, l'humour ironique que le cinéaste aurait bien voulu voir naître de ces contradictions tombe à plat dans la mesure où son dosage n'est pas des plus réussis. En effet, malgré les prétentions du récit (Diderot dit vouloir donner ses lettres de noblesse au plaisir), on attend en vain un contrepoint philosophique ou moral au contexte essentiellement frivole du film. Car en réalité, celui-ci ne fait qu'exploiter un érotisme racoleur plus grotesque que subversif. Derrière la caméra, Aghion fait preuve d'une aisance certaine, notamment en terme de rythme. Mais sa réalisation ne laisse que bien peu de place à l'originalité, exception faite de la trame musicale dont le caractère anachronique s'avère cependant plus ou moins heureux. Le film est néanmoins sauvé en partie par des acteurs de talent qui apportent une certaine dimension à des personnages parfois caricaturaux.
Texte : Carlo Mandolini