L’AVIS DE MEDIAFILM

Après TAXI BLUES et LUNA PARK, Pavel Lounguine s'est fait très discret, ne réalisant qu'un seul long métrage dans les huit années suivantes. C'est pourquoi LA NOCE arrive comme une surprise et une bouffée d'air frais dans le paysage cinématographique sclérosé de la Russie post-communiste. Lounguine a tenté de retrouver cette fameuse âme russe, en traitant un sujet à la fois local et universel. Loin des sagas historiques ou des thrillers sur fond d'histoires de mafia, ce film nous présente la vie de tous les jours dans un village minier, dont le contexte de la noce fournit l'occasion de brosser un portrait de société des plus savoureux. Une mise en scène mouvementée accompagne à merveille la faune bigarrée et exubérante ici dépeinte, tandis que le scénario, plus habile qu'il n'y paraît, lance quelques traits bien sentis sur les travers de cette société. L'ensemble de la distribution livre une performance éclatante, si bien que le jury du Festival de Cannes lui a décerné une mention spéciale pour la qualité de son interprétation.

Texte : Jean Beaulieu