Can. 2000. Comédie dramatique de Philippe Falardeau avec Paul Ahmarani, Stéphane Demers, Geneviève Néron. En recherche active d'emploi, un jeune ingénieur permet à son colocataire de tourner un documentaire sur sa vie de tous les jours. Récit raconté à la manière d'un pseudo-reportage. Ensemble sympathique mais pas toujours convaincant. Réalisation appropriée. Interprétation d'un naturel désarmant.
En recherche active d'emploi, un jeune ingénieur permet à son colocataire de tourner un documentaire sur sa vie de tous les jours. Récit raconté à la manière d'un pseudo-reportage. Ensemble sympathique mais pas toujours convaincant. Réalisation appropriée. Interprétation d'un naturel désarmant.
Philippe Falardeau marche un peu sur les brisées de son copain Robert Morin (QUICONQUE MEURT, MEURT À DOULEUR) en racontant son récit à la manière d'un pseudo-reportage. Mais en réalité, Falardeau semble surtout se réclamer du style de l'Américain Michael Moore (ROGER AND ME), en particulier dans les scènes où il présente un vidéaste inquisiteur qui se sert de sa caméra pour harceler des dirigeants d'entreprise dont il entend dénoncer les politiques. Mais contrairement aux reportages authentiques de Moore, le film de Falardeau est scénarisé et joué par des acteurs, ce qui apparaît à l'évidence dans certaines scènes peu convaincantes comme celle où les héros traquent le directeur d'une multinationale dans les toilettes du siège social de sa firme. La Moitié gauche du frigo n'en demeure pas moins une oeuvre sympathique qui parvient à faire un portrait crédible d'un jeune diplômé sans emploi qui se cherche. Le réalisateur est visiblement rompu à l'esthétique du cinéma vérité, qu'il récupère habilement dans sa mise en scène. Mais ce sont surtout les interprètes qui sortent grands gagnants de l'entreprise, car ils réussissent parfaitement à faire croire en leurs personnages et livrent des performances d'un naturel désarmant.
Texte : Martin Girard