Can. 2000. Drame sentimental de Claude Demers avec David La Haye, Pascale Montpetit, Delphine Brodeur. Un écrivain et une mère de famille vivent une relation passionnée dans laquelle vient s'immiscer une jeune prostituée. Essai plutôt ennuyeux sur la géométrie variable des sentiments. Réalisation esthétisante. Rythme défaillant. Interprétation dans le ton.
Un écrivain et une mère de famille vivent une relation passionnée dans laquelle vient s'immiscer une jeune prostituée. Essai plutôt ennuyeux sur la géométrie variable des sentiments. Réalisation esthétisante. Rythme défaillant. Interprétation dans le ton.
Ce premier long métrage de Claude Demers ne peut manquer d'évoquer les récents films de Charles Binamé (les amours compliquées sur le Plateau) ainsi que le ton d'un certain cinéma québécois des années 1980, dans lequel les personnages se torturaient allégrement le nombril. En fait, L'Invention de l'amour se veut un essai sur la géométrie variable des sentiments, en déclinant divers cas d'amours non réciproques. Mais tout cela devient vite ennuyeux, car l'auteur n'a rien de vraiment neuf à dire, tandis que son traitement parvient rarement à transcender la banalité des situations. De plus, la psychologie des personnages passe essentiellement par les dialogues, assez peu relevés, ou alors par des flash-backs tournés sans surprises, à grand renfort d'images au ralenti et de musique nostalgique. Pour le reste, la mise en scène léchée et esthétisante ne propose en vérité que bien peu d'idées originales, la création d'ambiances sensuelles laissant une persistante impression de déjà vu. Au surplus, le rythme est trop souvent défaillant et contribue à faire décrocher par moments le spectateur. Néanmoins, David La Haye est à l'aise dans un rôle d'écorché vif très familier pour lui, et Pascale Montpetit fait montre de beaucoup de conviction.
Texte : Louis-Paul Rioux