É.-U. 2000. Drame de guerre de Jean-Jacques Annaud avec Jude Law, Joseph Fiennes, Ed Harris. En 1942, à Stalingrad, un tireur embusqué russe qui décime l'état-major allemand devient la cible d'un maître-tireur nazi. Reconstitution méticuleuse d'un fait d'armes véritable. Scénario inégal. Moments de forte tension. Technique impeccable. Acteurs bien dirigés.
En 1942, à Stalingrad, un tireur embusqué russe qui décime l'état-major allemand devient la cible d'un maître-tireur nazi. Reconstitution méticuleuse d'un fait d'armes véritable. Scénario inégal. Moments de forte tension. Technique impeccable. Acteurs bien dirigés.
En plein milieu du film, Nikita Khrouchtchev (Bob Hoskins) s'exclame: «cette histoire de tireurs embusqués commence à traîner en longueur». Voilà une bien étrange réplique à dire, d'autant plus que ce long métrage de plus de deux heures ne manque surtout pas de rythme! Toutefois, cette scène signale un tournant dans le récit, car la deuxième partie s'enlise dans une histoire de triangle amoureux plus classique et se termine sur un dénouement prévisible. Malgré ces lacunes dramatiques provenant d'un scénario trop artificiel, l'ensemble représente une reconstitution plus qu'honnête, techniquement impeccable et minutieusement détaillée, d'un fait d'armes de la Deuxième guerre mondiale. Bien que situé dans la même période et dans la même ville que le STALINGRAD (1992) de Joseph Vilsmaier, le film de Jean-Jacques Annaud adopte résolument le point de vue des Russes, oscillant entre l'horreur grandiloquente de la fresque guerrière et le duel plus intimiste qui oppose les deux tireurs d'élite. Si la fresque repose sur un traitement plus convenu, le duel offre des moments captivants, imprégnés d'une forte tension, qui montrent bien le sang-froid et la détermination des deux adversaires. Par ailleurs, les acteurs sont dirigés avec assurance.
Texte : André Caron