L’AVIS DE MEDIAFILM

Le succès de la comédie THE FULL MONTY semble décidément empêcher bien des producteurs anglais de dormir en paix. Chacun y va de sa petite variation sur des thèmes semblables, sans toutefois parvenir à retrouver la fraîcheur du film original. Dans GREENFINGERS, on remplace les chômeurs strip-teaseurs par des détenus jardiniers. La recette demeure pourtant la même: observer de sympathiques laissés-pour-compte de la société se reprendre en main et se refaire une dignité en s'initiant à la plus improbable des activités. Pour l'auteur du film, l'idée de montrer des bagnards mal dégrossis s'occuper amoureusement de géraniums et de roses semblait peut-être irrésistible. Mais à l'arrivée, le concept apparaît aussi artificiel et fabriqué que la petite intrigue amoureuse que le scénariste-réalisateur n'a pu s'empêcher d'inclure dans son récit. Les situations comiques sont à l'avenant, c'est-à-dire prévisibles au possible, avec toujours ce petit parfum de démagogie qui imprègne tout le projet. Réalisé dans un style terre-à-terre, sans imagination ni fantaisie, le film est sauvé en partie par l'enthousiasme contagieux des interprètes, qui imposent à l'ensemble un climat de bonhomie agréable.

Texte : Martin Girard