Fr. 2000. Drame psychologique de Olivier Jahan avec Jérémie Renier, Aurore Clément, Johan Leysen. Un adolescent renfermé qui n'a jamais accepté la mort de son père s'intéresse à un couple de voisins bisexuels. Traitement habile mais plutôt morne d'un sujet souvent exploré au cinéma. Atmosphère trouble et tendue mais difficilement touchante. Mise en scène volontairement détachée. Interprétation juste.
Un adolescent renfermé qui n'a jamais accepté la mort de son père s'intéresse à un couple de voisins bisexuels. Traitement habile mais plutôt morne d'un sujet souvent exploré au cinéma. Atmosphère trouble et tendue mais difficilement touchante. Mise en scène volontairement détachée. Interprétation juste.
Bien qu'il se penche pour une énième fois au cinéma sur les troubles de l'adolescence, FAITES COMME SI JE N'ÉTAIS PAS LÀ, premier long métrage d'Olivier Jahan, démontre chez son auteur une habileté certaine dans l'écriture dramatique et la direction d'acteur (Jérémie Rénier entre autres, révélé dans LA PROMESSE des frères Dardenne, est parfait d'ambiguïté et de détresse sourde). Le film offre une intéressante vision de cet univers de non-dits, la facture visuelle et sonore reflétant avec justesse la froideur et le détachement du jeune homme. Toutefois, ces éléments rendent fort ardue l'identification du spectateur au désarroi de l'adolescent. Ne parvenant jamais à percer vraiment la carapace que s'est bâtie celui-ci, on s'explique assez mal sa fascination envers ses voisins, deux personnages ultimement assez peu développés. On s'explique mal aussi la rage du jeune homme envers son beau-père. Il résulte de tout cela un film intelligent et minutieusement construit, mais peu émouvant, au rythme à la fois lent et tendu, mais qui menace trop souvent de sombrer dans l'ennui, la frustration et la monotonie qui assaillent la vie de son personnage principal.
Texte : Claire Valade