É.-U. 2000. Drame psychologique de Alain Berliner avec Demi Moore, Stellan Skarsgard, William Fichtner. Une jeune femme en vient à confondre sa vraie vie avec celle, très différente, qu'elle rêve la nuit. Prémisse intéressante mais développements controuvés. Psychologie simpliste. Beaux décors. Jeu appuyé de D. Moore.
Une jeune femme en vient à confondre sa vraie vie avec celle, très différente, qu'elle rêve la nuit. Prémisse intéressante mais développements controuvés. Psychologie simpliste. Beaux décors. Jeu appuyé de D. Moore.
À en juger par ce premier essai américain, le réalisateur belge Alain Berliner n'a pas réussi à transposer à Hollywood la marginalité de sa vision et la fraîcheur de sa sensibilité qui avaient fait la beauté de MA VIE EN ROSE, cette ode à la différence dans laquelle un garçonnet rêvait d'être une fille. Avec PASSION OF MIND, Berliner commet une oeuvre à la trame fantaisiste, certes, mais qui ne possède pas la richesse d'émotion de son précédent film. Il aurait fallu pour cela que, passé l'originalité de la prémisse, le scénario n'enchaîne pas les situations controuvées et, surtout, que le film table sur autre chose qu'une belle direction artistique pour nous éblouir. Demi Moore tente de compenser le manque de profondeur psychologique de son personnage troublé en jouant de façon appuyée, mais ses collègues masculins s'en tirent mieux qu'elle, surtout Stellan Skarsgard, remarquable de sobriété. Ceci dit, il demeure que, sur le coup, l'ensemble arrive à faire un peu illusion grâce à une réalisation délicate. Mais sitôt le film terminé, le plaisir superficiel qu'il nous a procuré s'évapore comme un rêve en fumée.
Texte : Johanne Larue