Un voyage dans l'univers du jazz latino à travers des performances de musiciens de différents pays. Portraits d'artistes succints mais excellents numéros musicaux. Photographie tantôt crue, tantôt chatoyante. Montage dynamique.
Ce documentaire vaut d'abord et avant tout pour la qualité des prestations musicales qu'il immortalise sur film. En comparaison, les portraits que tourne Fernando Trueba sur chacun des artistes paraissent bien pâles et peu significatifs. Quelques plans filmés chez les musiciens ou en coulisses. Quelques impressions livrées en voix-off. Parfois une entrevue. Mais c'est tout et cela déconcerte un peu. Pourtant, l'effet paraît bientôt calculé, car en plus de minimiser le contenu informatif à l'intérieur de ces vignettes, le réalisateur les tourne sur un support vidéo de piètre qualité qu'il n'essaie pas d'enjoliver. Le contraste s'avère alors très puissant quand il passe aux performances musicales, toutes filmées sur pellicule cinématographique. La lumière brille alors de façon chatoyante, les couleurs vives et saturées rendant bien la chaleur et la passion du jazz latino. Les mouvements de caméra se font caressants et sensuels, et le montage dynamique. Bref, le documentaire restitue alors parfaitement la magie de cette musique qu'il donne à entendre et contribue à faire découvrir. Les Elias, D'Rivera, Puente et compagnie impressionnent. Les spectateurs ne sont pas prêts d'oublier leurs créations incandescentes.
Texte : Johanne Larue