L’AVIS DE MEDIAFILM

Cinéaste peu prolifique à la filmographie parsemée d'oeuvres signifiantes mais plutôt noires, Jeanne Labrune signe cette fois une fantaisie avouée, qui contraste grandement avec son précédent Si je t'aime, prends garde à toi. Ça ira mieux demain se présente comme un film choral dont l'humour table sur les diverses «bibittes» psychologiques des gens et leurs comportements en société, insistant particulièrement sur les traits de caractère d'un couple bourgeois. En plus de réussir à enchevêtrer de manière cocasse diverses situations anodines, la réalisatrice-scénariste truffe son intrigue de dialogues spirituels et pousse la politesse jusqu'à ne pas trop allonger la sauce. Sa mise en scène s'efface volontiers devant la prestation savoureuse des comédiens qui semblent tout droit sortis d'une sitcom. Nathalie Baye est égale à elle-même dans son rôle de femme névrosée, Jeanne Balibar crapahute à sa façon coutumière, tandis que Darroussin joue la carte de la retenue et de l'économie de moyens. Partant de trois fois rien, Labrune se moque volontiers des petits tracas de l'existence qui finissent par devenir de gros problèmes. En cela, ÇA IRA MIEUX DEMAIN se veut révélateur de son époque.

Texte : Jean Beaulieu