Can. 2000. Documentaire de Sylvie Groulx . À l'heure de la mondialisation et de l'américanisation forcenée de la culture, des cinéastes européens, américains et québécois s'interrogent sur l'avenir du cinéma d'auteur. Questionnement pertinent. Intervenants articulés. Extraits de films judicieusement choisis. Traitement classique mais efficace.
À l'heure de la mondialisation et de l'américanisation forcenée de la culture, des cinéastes européens, américains et québécois s'interrogent sur l'avenir du cinéma d'auteur. Questionnement pertinent. Intervenants articulés. Extraits de films judicieusement choisis. Traitement classique mais efficace.
Après une incursion dans la fiction avec le peu convaincant J'aime, j'aime pas, Sylvie Groulx revient au cinéma documentaire, une discipline qu'elle maîtrise davantage. Le sujet qu'elle aborde n'est sans doute pas neuf, mais son questionnement, qui prend des allures de cri d'alarme, demeure on ne peut plus pertinent. Triés sur le volet, les cinéastes et spécialistes interrogés savent se montrer articulés dans leurs propos. On peut toutefois se demander pourquoi tous ces intervenants sont soit Européens, soit Nord-Américains. Considérant l'extraordinaire vitalité et l'influence grandissante des créateurs du cinéma asiatique, leur expérience spécifique face au rouleau compresseur américain aurait pu être éclairante. Quoi qu'il en soit, l'ensemble se révèle fort intéressant et instructif, fournissant de précieuses données historiques pour relancer le débat, tandis que le traitement de type classique permet au message de bien passer. D'autant plus que les extraits de films choisis par la réalisatrice pour illustrer sa thèse s'avèrent fort judicieux, faisant parfois preuve d'un sens de l'ironie plutôt réjouissant.
Texte : Louis-Paul Rioux