G.-B. 1999. Drame de moeurs de Michael Winterbottom avec Shirley Henderson, Gina McKee, Molly Parker. À Londres, un week-end dans la vie un peu morose des membres d'une famille ordinaire en quête d'amour et de bonheur. Structure narrative libre passant d'un personnage à l'autre. Traitement réaliste et émouvant. Touches de lyrisme. Réalisation de style quasi documentaire. Interprétation vibrante d'authenticité.
À Londres, un week-end dans la vie un peu morose des membres d'une famille ordinaire en quête d'amour et de bonheur. Structure narrative libre passant d'un personnage à l'autre. Traitement réaliste et émouvant. Touches de lyrisme. Réalisation de style quasi documentaire. Interprétation vibrante d'authenticité.
Marchant sur les brisées de Mike Leigh et Ken Loach, Michael Winterbottom braque sa caméra à l'épaule sur un petit groupe d'individus qui ont en commun la famille, certes, mais aussi un certain mal de vivre qu'on dirait calqué sur le Londres gris et pluvieux qu'ils habitent. L'intrigue suit un parcours capricieux, passant d'un personnage à l'autre sans véritable fil conducteur, sauf peut-être vers la fin où certains drames familiaux imposent un semblant de convergence au récit. Ces anecdotes glanées à même un quotidien plutôt morose ne tombe heureusement jamais dans le misérabilisme. Au contraire, au-delà de son style naturaliste quasi documentaire, Wonderland en vient à imposer un climat presque lyrique qui agit comme un salutaire contrepoids à la déprime ambiante. Dans le même ordre d'idées, les images granuleuses et mal éclairées sont accompagnées d'une musique mélancolique richement orchestrée. Le film doit en bonne partie sa réussite aux interprètes qui livrent des performances émouvantes et vibrantes d'authenticité.
Texte : Martin Girard