É.-U. 1999. Drame de moeurs de Tony Bui avec Don Duong, Nguyen Ngoc Hiep, Nguyen Huu Duoc. À Ho Chi Minh-Ville, les tribulations de divers habitants et d'un ex-soldat américain. Quatre récits harmonieusement entrecroisés. Regard un peu naïf sur les années d'après-guerre au Vietnam. Réalisation stylisée. Interprétation prenante.
À Ho Chi Minh-Ville, les tribulations de divers habitants et d'un ex-soldat américain. Quatre récits harmonieusement entrecroisés. Regard un peu naïf sur les années d'après-guerre au Vietnam. Réalisation stylisée. Interprétation prenante.
Premier film américain tourné au Vietnam depuis la fin de la guerre, TROIS SAISONS est avant tout une touchante déclaration d'amour du réalisateur Tony Bui au pays qu'il a quitté à l'âge de deux ans. Davantage près de l'esthétique des films asiatiques récents (rythme contemplatif, symbolisme poétique, couleurs éclatantes au sein de plans magnifiquement composés) que de la sensibilité américaine ou hollywoodienne, le film déroule quatre histoires qui s'entrecroisent harmonieusement. Or, bien que celles-ci débutent sur un ton mélancolique et désenchanté, elles se terminent toutes sur une note optimiste. Ainsi, malgré certaines notations critiques sur le passage du pays à la modernité et à l'économie de marché, le film pèche par naïveté, surtout si on le compare au CYCLO de Tran Anh Hung, qui se déroule dans la même ville et dont le constat des années d'après-guerre s'avère beaucoup plus dur et désespéré. Mais cette vision idéalisée des choses s'explique surtout par le désir de Bui de renouer avec ses racines profondes, et dans ce cas, on ne peut lui en tenir rigueur. L'interprétation s'avère fort prenante.
Texte : Louis-Paul Rioux