L’AVIS DE MEDIAFILM

Le cinéma américain a vraiment le chic pour récupérer ses propres succès et les aménager dans de nouvelles productions mercantiles. Ainsi, JAWBREAKER se présente comme une imitation de CLUELESS, mais à la sauce humour noir et horreur, comme en témoignent les «hommages» que l'auteur rend à HEATHERS et CARRIE. Bref, on se trouve devant un film à recettes, une sorte de patchwork plutôt mal construit qui ne trouve jamais le ton juste entre la comédie macabre et la satire de moeurs. Pour éclaté et artificiel qu'il soit, le scénario contient tout de même quelques idées amusantes et le réalisateur manifeste une expertise technique plus qu'appréciable. La photographie et la direction artistique, très vibrantes et colorées, ne passent pas non plus inaperçues. Mais l'ensemble n'accroche pourtant pas l'intérêt, car le traitement demeure trop artificiel et caricatural. Aussi, le spectateur demeure distant face à cette comédie d'horreur rose bonbon. Les interprètes ont de la présence et du charme, mais ils ne parviennent pas pour autant à rendre crédibles leurs personnages trop fabriqués.

Texte : Martin Girard