Fr. 1999. Comédie dramatique de Didier Martiny avec Philippe Noiret, Carole Bouquet, Niels Arestrup. Lors d'un pique-nique en montagne, un célèbre musicien risque de provoquer un drame en tentant de reconquérir une collègue accompagnée de son mari. Dialogues artificiels et prétentieux. Rythme défaillant. Beaux paysages. Acteurs de grand talent mal servis.
Lors d'un pique-nique en montagne, un célèbre musicien risque de provoquer un drame en tentant de reconquérir une collègue accompagnée de son mari. Dialogues artificiels et prétentieux. Rythme défaillant. Beaux paysages. Acteurs de grand talent mal servis.
Bien qu'elle soit produite par Les Films du Losange, cette comédie dramatique est totalement dénuée de la légèreté des oeuvres de Rohmer. En effet, ce «huis clos en plein air» aurait pu entraîner le spectateur vers divers sentiers non balisés sur le plan des sentiments et des états d'âme. Or, il n'en est rien. En tentant de réaliser un film choral façon Sautet des années 1970, où chaque personnage est investi d'une importance à peu près égale, Didier Martiny n'a pas su éviter les pièges d'une telle entreprise, qui ne fait que dégager un parfum suranné. Ainsi, il en résulte, en particulier dans sa première moitié interminable, un récit artificiel aux dialogues lourds et prétentieux, qui contribuent à souligner la vacuité de l'existence de ce groupe de bourgeois intellectuels auxquels personne ne semble s'attacher. La caméra, tantôt tenue à l'épaule, tantôt fixe, sans raison apparente, offre quelques belles images alpines, mais révèle une mise en scène tout à fait impersonnelle. Le grand talent d'une belle brochette d'acteurs n'ayant à peu près rien à défendre se voit ainsi gaspillé, chacun se contentant d'y aller successivement de son numéro avec plus ou moins de conviction.
Texte : Jean Beaulieu