L’AVIS DE MEDIAFILM

Après Le Voleur de caméra, Claude Fortin nous convie à une oeuvre intimiste qui illustre la difficulté de mener à bien un projet de création. L'histoire, présentée comme une fiction, est cependant calquée sur celle du réalisateur. Il en résulte un film parfois attachant, comme l'est ce personnage d'artiste perdu dans son propre projet. Toutefois, ce parcours qui valse entre l'autobiographie et l'histoire du développement du film manque d'organisation. Quelques bons moments illustrant les incertitudes de l'acte créateur viennent cependant relever un plat qui autrement aurait pu demeurer bien fade. Ces scènes sont d'ailleurs les mieux maîtrisées, comportant les séquences les plus imaginatives. Mais ce film, conçu un peu à la manière de ceux qu'on tourne en famille, semble comme ces derniers être destiné surtout à ceux qui l'ont fait. Quant aux comédiens, aussi amateurs que l'autobiographe du titre, et jouant apparemment leur propre rôle, ils n'arrivent pas toujours à imposer leur présence et à conserver l'attention.

Texte : Christian Bergeron