Can. 1999. Comédie satirique de Pierre Falardeau avec Julien Poulin, Yves Trudel, Barry Blake. Un Québécois ringard et intolérant est pris en charge par un imprésario américain qui en fait une vedette internationale. Scénario balourd prétexte à une charge sociale vindicative. Réalisation bâclée. Composition parfois attachante de J. Poulin.
Un Québécois ringard et intolérant est pris en charge par un imprésario américain qui en fait une vedette internationale. Scénario balourd prétexte à une charge sociale vindicative. Réalisation bâclée. Composition parfois attachante de J. Poulin.
Rarement film québécois n'avait suscité autant d'attentes! Toutefois, au vu du résultat, on se demande s'il atteint vraiment sa cible. En effet, le film original ayant connu une popularité dépassant les espoirs de ses auteurs, ces derniers se sont retrouvés avec un «monstre» qui leur a quelque peu échappé. Dans ce nouvel épisode, tardif, de la vie d'Elvis Gratton, Falardeau poursuit sa charge sociale vindicative à l'endroit de l'establishment (fédéraliste), des médias, de la société de consommation et des faiseurs d'images. Bien sûr, il s'agit d'un miroir peu flatteur d'un certain type de Québécois colonisé. Mais, outre certaines redites et une réalisation bâclée, cette suite charrie sa part de clichés sur les modèles socio-culturels québécois et nord-américains. De plus, ses traits pamphlétaires sont assénés sans grande subtilité et son humour contient beaucoup de cholestérol. On y trouve tout de même quelques passages drôles, mais le véritable miracle tient dans ce que Julien Poulin réussit parfois à rendre attachant ce personnage d'extrême-droite aussi bête que naïf, maladroit et colérique.
Texte : Jean Beaulieu