Fr. 1999. Comédie dramatique de Joana Hadjithomas, Khalil Joreige avec Mireilla Safa, Joseph Bou Nassar, Hanane Abboud. Deux familles pauvres vivant illégalement dans un palais vétuste de Beyrouth sont menacées d'expulsion par le nouveau propriétaire. Jolie fable sociale. Humour doux-amer. Personnages dessinés avec nuances. Décors bien exploités. Interprètes convaincus.
Deux familles pauvres vivant illégalement dans un palais vétuste de Beyrouth sont menacées d'expulsion par le nouveau propriétaire. Jolie fable sociale. Humour doux-amer. Personnages dessinés avec nuances. Décors bien exploités. Interprètes convaincus.
Après dix-sept ans de guerre, la ville de Beyrouth renaît lentement de ses cendres. Dans cette ville si souvent bombardée, les explosions sont désormais provoquées par des dynamiteurs qui démolissent les édifices en ruines pour mieux les reconstruire. C'est dans ce contexte que les deux auteurs ont situé cette jolie fable évoquant le sentiment d'entraide qui anime les gens d'un quartier dévasté, mais aussi les rivalités qui naissent entre voisins, parents et amis face à un progrès qui n'avantage pas tout le monde de la même manière. Les auteurs concentrent le récit dans un seul lieu, la rue devenant une sorte de grand théâtre de la vie. La comédie se veut douce-amère, sans tomber dans la sensiblerie, et elle repose en bonne partie sur les personnages, qui sont dessinés avec nuances. La réalisation profite avantageusement de ce petit coin de Beyrouth et du grand palais à la gloire fanée où se déroule l'action. À la fin, un plan remarquable à vol d'oiseau situe le lieu de l'action dans l'ensemble de la ville en reconstruction. Les interprètes jouent avec conviction.
Texte : Martin Girard