Lib. 1998. Chronique de Ziad Doueiri avec Rami Doueiri, Mohammad Chamas, Rola Al Amin. Durant la guerre civile au Liban, un adolescent facétieux prend peu à peu conscience de la gravité de la situation. Récit largement autobiographique, empreint de fraîcheur et d'humour. Moments dramatiques émouvants. Réalisation alerte. Interprètes convaincants.
Durant la guerre civile au Liban, un adolescent facétieux prend peu à peu conscience de la gravité de la situation. Récit largement autobiographique, empreint de fraîcheur et d'humour. Moments dramatiques émouvants. Réalisation alerte. Interprètes convaincants.
Empruntant une démarche autobiographique similaire à celle utilisée par John Boorman pour son HOPE AND GLORY, Ziad Doueiri raconte avec fraîcheur et humour la guerre civile au Liban en adoptant le point de vue de l'adolescent facétieux qu'il était, davantage concerné par son éveil sexuel que par les considérations politiques et religieuses d'un conflit armé qui le dépasse. D'ailleurs, Doueiri ne tente aucunement d'éclaircir les enjeux extrêmement complexes de cette guerre, mais il sait rendre avec vérité et sensibilité les effets qu'elle entraîne sur la vie quotidienne des habitants de Beyrouth déchirée. Les personnages s'avèrent bien cernés, en particulier les parents du protagoniste, souvent émouvants, bien que la plantureuse et vindicative voisine frôle parfois la caricature. Le récit est mené de façon vivante et tourné avec aisance, tandis que l'efficace reconstitution d'époque ne tient pourtant qu'à quelques détails significatifs. Jeune frère du réalisateur, Rami Doueiri compose un Tarek d'une impertinence et d'un charme candide irrésistibles. Le reste de la distribution s'avère tout aussi convaincant.
Texte : Louis-Paul Rioux