Fr. 1998. Drame psychologique de Yves Angelo avec Emmanuelle Béart, Sandrine Bonnaire, André Dussollier. La relation entre une jeune enseignante aux moeurs légères et sa soeur qui mène une existence austère. Adaptation froide et esthétisante d'un roman de Steinunn Sigurdardottir. Manque de profondeur. Belle photographie. Jeu prenant de S. Bonnaire.
La relation entre une jeune enseignante aux moeurs légères et sa soeur qui mène une existence austère. Adaptation froide et esthétisante d'un roman de Steinunn Sigurdardottir. Manque de profondeur. Belle photographie. Jeu prenant de S. Bonnaire.
Cette adaptation d'un roman d'un auteur islandais se donne de grands airs pensifs et graves à la manière d'un drame bergmanien. Le climat troublant et froid où érotisme et morbidité se côtoient allègrement est agrémenté de lourds symboles et de répliques creuses sur la vie, la mort, l'amour, le souvenir, les liens du sang, le passage du temps, etc. Yves Angelo, un ancien directeur de la photographie, possède un sens marqué du cadrage et de la lumière. Mais son film est crispé, sec et vide comme une belle coquille qui se craquelle lentement sous le poids de l'ennui et de la prétention. Les personnages vivent des drames sourds et profonds, mais le spectateur n'a jamais accès à leurs sentiments, à leurs angoisses ou à leurs passions. On doit tout de même admettre qu'à défaut d'être émouvant, le film demeure impressionnant sur le plan esthétique. De plus, Sandrine Bonnaire livre une très belle interprétation dans le rôle d'une femme qui souffre en silence. Emmanuelle Béart demeure quant à elle impénétrable, mais elle a sans doute suivi les instructions du réalisateur.
Texte : Martin Girard