Fr. 1998. Comédie de moeurs de Pascal Bonitzer avec Fabrice Luchini, Sandrine Kiberlain, Valentina Cervi. À la suite d'une bourde professionnelle, un critique voit son amie remettre en question leur relation. Idée de départ amusante débouchant sur un chassé-croisé répétitif. Dialogues abondants. Réalisation sans relief. Comédiens excellents.
À la suite d'une bourde professionnelle, un critique voit son amie remettre en question leur relation. Idée de départ amusante débouchant sur un chassé-croisé répétitif. Dialogues abondants. Réalisation sans relief. Comédiens excellents.
Pascal Bonitzer a longtemps été le scénariste de cinéastes réputés (Rivette, Téchiné, Ruiz, etc.). Dans son second film en tant que réalisateur, on sent que le scénariste en lui (et même l'ex-critique de cinéma) prend le dessus sur le metteur en scène. En effet, ce qui s'annonçait, dans la première demi-heure, comme un tableau mordant et jouissif du milieu intellectuel parisien dévie rapidement sur un marivaudage qui finit par lasser. Dommage, car l'occasion était belle d'égratigner tout ce pan narcissique et snobinard de l'intelligentsia française. Par ses dialogues abondants, souvent truculents mais un peu trop "écrits", ainsi que par les complications inutiles d'un scénario qui s'éparpille, l'auteur s'empêtre dans les mêmes défauts qu'il s'apprêtait à dénoncer. Cette macédoine presque boulevardière est pourtant bien servie par d'excellents comédiens, qui tirent le maximum de rôles pour la plupart ingrats. Fabrice Luchini réussit même à émouvoir dans sa composition d'un perdant pusillanime.
Texte : Jean Beaulieu