Fr. 1998. Drame psychologique de Bertrand Bonello avec Romane Bohringer, Laurent Lucas, Charlotte Laurier. À Montréal, une jeune Française repliée sur elle-même s'ouvre progressivement au monde extérieur tout en s'éloignant de son mari. Flou psychologique. Personnages somnambuliques. Une certaine rigueur stylistique. Interprètes jouant avec conviction.
À Montréal, une jeune Française repliée sur elle-même s'ouvre progressivement au monde extérieur tout en s'éloignant de son mari. Flou psychologique. Personnages somnambuliques. Une certaine rigueur stylistique. Interprètes jouant avec conviction.
Ce premier film d'un jeune cinéaste français résidant au Québec constitue une véritable expérimentation dans l'art de la «dédramatisation». L'auteur dissèque la vie d'un couple en confrontant les notions d'amour absolu et d'amour vécu, le premier se situant au niveau spirituel, le second prenant corps (ou s'effritant) dans le réel et le quotidien. En raison d'un flou psychologique insistant, les personnages finissent par apparaître complètement désincarnés, traversant le film comme d'étranges somnambules. C'est particulièrement vrai du personnage joué par Romane Bohringer, dont les motivations émotives relèvent du plus grand des mystères. La mise en scène s'avère statique et le montage ne possède guère de rythme, mais ce traitement ne manque pas de rigueur stylistique et le réalisateur parvient parfois à créer un climat insolite qui pourra fasciner ou ennuyer, selon qu'on soit ou non sensible à sa démarche. Les interprètes jouent avec conviction.
Texte : Martin Girard