Fr. 1998. Comédie de Denis Dercourt avec Pierre Lacan, Marc Citti, Serge Renko. Les difficultés d'un contrebassiste devant former en catastrophe un orchestre de chambre appelé à jouer pour un châtelain. Observations amusantes sur les aléas de la vie d'artiste. Situations comiques inégales. Rythme allègre. Réalisation simple et juste. Interprétation sans fausse note.
Les difficultés d'un contrebassiste devant former en catastrophe un orchestre de chambre appelé à jouer pour un châtelain. Observations amusantes sur les aléas de la vie d'artiste. Situations comiques inégales. Rythme allègre. Réalisation simple et juste. Interprétation sans fausse note.
Comme en témoigne le nom de leur société de production, Les Films à un dollar, Tom et Denis Dercourt réalisent des oeuvres un peu fauchées. Mais ils compensent leur manque de moyens par une fraîcheur, une énergie et une ingéniosité indéniables. Moins ambitieux que le célèbre Répétition d'orchestre de Fellini, ce petit opus fort sympathique explore simplement, avec une joie contagieuse, les tensions et passions au sein d'un petit groupe d'instrumentistes en quête de renommée, qui vivent de divers engagements plus ou moins bien payés (d'où le titre). Le cinéaste ayant une formation de musicien (altiste et professeur de musique de chambre au Conservatoire de Strasbourg), on sent tout l'amour qu'il porte à cet art, qui occupe une place de choix dans son film. Tournant à l'arraché, l'auteur a su, en bon virtuose, improviser certains dialogues et maintenir un rythme allègre. Il donne aussi une importance à peu près égale à chaque membre de l'orchestre, multipliant les scènes en duo. Les péripéties convoient une dose inégale d'humour, mais l'unité de ton est respectée de bout en bout. Tous les personnages sont campés de façon crédible, y compris les rôles secondaires, les comédiens jouant leur partition sans fausse note.
Texte : Jean Beaulieu