Fr. 1998. Chronique de Sophie Tatischeff avec Mireille Perrier, Maurane, Christophe Odent. Les acquéreurs d'un vieux comptoir de bistrot se laissent raconter par un client de l'établissement la vie mouvementée de l'ancienne propriétaire. Portrait impressionniste. Accents doux-amers. Mise en scène réservée. Interprétation dans le ton.
Les acquéreurs d'un vieux comptoir de bistrot se laissent raconter par un client de l'établissement la vie mouvementée de l'ancienne propriétaire. Portrait impressionniste. Accents doux-amers. Mise en scène réservée. Interprétation dans le ton.
Pour son premier long métrage, Sophie Tatischeff, la fille de Jacques Tati, a choisi une chronique aux accents doux-amers. Dans ce récit à l'atmosphère crépusculaire, qui ne tient finalement qu'à un fil, celui du souvenir, la réalisatrice propose un portrait impressionniste de la vie dans un village à l'abri du temps, avec ses anecdotes et ses secrets. Parfaitement dans le ton, la mise en scène de Tatischeff, délicate et sans prétention, permet au film de développer des situations à la fois touchantes et amusantes, empreintes d'une belle sincérité. La réalisatrice parvient également à bien maîtriser sa narration qui voltige d'une dimension temporelle à l'autre. Les acteurs incarnent des personnages crédibles et sympathiques, même si celui du voyageur québécois ploie un peu sous la caricature et que la chanteuse Maurane, dans son premier véritable rôle au cinéma, demeure un peu fuyante. Grâce à sa verve, Mireille Perrier parvient à dynamiser un personnage qui aurait facilement pu sombrer dans le lieu commun.
Texte : Carlo Mandolini