Can. 1998. Drame de moeurs de Charles Binamé avec Pascale Montpetit, Guy Nadon, Anne-Marie Cadieux. Pour briser son isolement, une jeune femme propose à divers inconnus de leur consacrer une heure de son temps à leur guise. Thématique contemporaine et originale. Scénario un peu mince. Mise en scène dynamique mais sans véritable relief. Interprétation inégale.
Pour briser son isolement, une jeune femme propose à divers inconnus de leur consacrer une heure de son temps à leur guise. Thématique contemporaine et originale. Scénario un peu mince. Mise en scène dynamique mais sans véritable relief. Interprétation inégale.
Charles Binamé poursuit son étude de la génération X montréalaise, une génération désabusée qui semble avoir complètement consommé la rupture entre les êtres et poussé à l'extrême l'ignorance (voire le rejet) de l'autre. Pour concrétiser ce thème, Binamé filme des lieux fermés et plonge sa caméra au coeur d'une foule de solitaires qui ne communiquent que très difficilement. Cette idée de dislocation sociale ouvre tout naturellement la voie à une mise en scène nerveuse et avide d'images, qui accentue l'impression d'éclatement du temps et de l'espace. Or, malgré l'aisance évidente de Binamé avec cette approche, force est de constater que ce style commence à devenir suranné, d'autant plus que le réalisateur se satisfait ici d'une iconographie de la marginalité désormais très convenue. L'univers qu'il dépeint demeure donc glacé et sans véritable ampleur. Pascale Montpetit et Guy Nadon mènent vigoureusement une distribution qui, cependant, ne parvient pas à être à la hauteur.
Texte : Carlo Mandolini
Éric Fourlanty - Voir
Porté par le souffle et la vitalité d'un cinéaste qui s'affirme de plus en plus, LE COEUR AU POING n'est pas un film léger. C'est un film vivant dont on sort le coeur gros, mais plein.
Normand Cusson - Échos Vedettes
Contrairement à Eldorado, le film n'utilise pas l'improvisation à l'état pur, mais telle que filtrée par la coscénariste Monique Proulx. Elle et le réalisateur sont satisfaits d'avoir créé des "personnages réels, qui ressemblent à du vrai monde et non pas des personnages réels inventés qu'on projette dans une histoire."