Fr. 1998. Drame de moeurs de Thomas Vincent avec Sylvie Testud, Amar Ben Abdallah, Clovis Cornillac. Lors du carnaval de Dunkerque, la jeune épouse d'un gardien de sécurité a une brève aventure avec un mécanicien beur. Récit bien construit. Dialogues souvent acérés. Images du vrai carnaval hautes en couleur. Climat de tension assez prenant. Interprétation solide.
Lors du carnaval de Dunkerque, la jeune épouse d'un gardien de sécurité a une brève aventure avec un mécanicien beur. Récit bien construit. Dialogues souvent acérés. Images du vrai carnaval hautes en couleur. Climat de tension assez prenant. Interprétation solide.
Ce premier film de Thomas Vincent a été tourné dans le nord de la France, une région fréquemment visitée par les cinéastes français depuis quelques années (cf. LA VIE DE JÉSUS, NORD, LA VIE RÊVÉE DES ANGES, etc.). À l'instar de ces oeuvres, KARNAVAL amalgame avec bonheur observations de moeurs et problématiques sociales, mais cette fois, l'ennui morose et le désoeuvrement des habitants de ces régions trouvent un exutoire dans une fête collective d'une formidable ampleur, au cours de laquelle tombent toutes les barrières et les inhibitions. Parvenant à mettre en confiance les fêtards de Dunkerque, Vincent et son équipe ont pu tourner des images du véritable carnaval, au milieu d'une foule haute en couleur qui dégage une énergie contagieuse. Ces scènes prennent place dans un récit bien construit aux dialogues souvent acérés. Le réalisateur a su instaurer un climat de tension assez prenant, alimenté en grande partie par le jeu nerveux et viscéral de C. Cornillac, dans le rôle du mari bafoué. Cependant, le personnage du beur, incarné de façon trop raide par A. Ben Abdallah, apparaît souvent fade, ce qui ne rend pas toujours crédible l'attrait qu'il exerce sur l'héroïne. Celle-ci est toutefois interprétée avec une belle conviction par S. Testud.
Texte : Louis-Paul Rioux