Fin. 1998. Mélodrame de Aki Kaurismäki avec Kati Outinen, Sakari Kuosmanen, André Wilms. La sage et vertueuse épouse d'un brave fermier est séduite puis entraînée par un proxénète de la ville. Film sans paroles tourné selon les principes et l'esthétique du cinéma muet. Musique omniprésente. Réalisation contrôlée. Interprétation appuyée.
La sage et vertueuse épouse d'un brave fermier est séduite puis entraînée par un proxénète de la ville. Film sans paroles tourné selon les principes et l'esthétique du cinéma muet. Musique omniprésente. Réalisation contrôlée. Interprétation appuyée.
Cinéaste le plus connu de Finlande, Aki Kaurismäki s'est fait plutôt discret ces dernières années, sans compter que depuis presque dix ans ses films n'ont pas connu de sortie commerciale au Québec. Avec JUHA, il revient aux sources du septième art en réalisant un film sans paroles, suivant scrupuleusement les principes, la grammaire et l'esthétique du cinéma muet. Adaptant un classique de la littérature nordique déjà porté à l'écran par Mauritz Stiller en 1920, le réalisateur, avec la grande complicité du compositeur Tikanmaki, gagne son audacieux pari. Car il ne s'agit pas ici d'un pastiche, mais bien d'un authentique mélo intemporel, avec quelques effets sonores et une trame musicale mur à mur qui fait partie intégrante de la mise en scène. La réalisation est sobre mais contrôlée par rapport au genre, tandis que le jeu appuyé des comédiens ne fait que renforcer l'hommage rendu aux pionniers. Toutefois, on peut se demander si un public non averti, habitué aux techniques modernes de l'image et à la prédominance des dialogues, pourra suivre l'auteur et sa troupe dans cette démarche.
Texte : Jean Beaulieu