L’AVIS DE MEDIAFILM

Les histoires de descentes aux enfers de toxicomanes ou d'alcooliques, le cinéma nous en a déjà servies à toutes les sauces. Pour renouveler un tant soit peu le sujet, un cinéaste se doit d'y apporter une vision, un regard permettant au spectateur de découvrir un aspect insoupçonné du problème. C'est bien loin d'être le cas dans ce film inspiré de la vie du scénariste et écrivain Jerry Stahl. Les affres de la dépendance à l'héroïne sont évoquées de façon répétitive dans un film qui semble toujours observer le protagoniste de l'extérieur, comme un témoin distant et légèrement dégoûté, au lieu d'aller scruter son âme pour tenter de dépister les raisons de son comportement autodestructeur. On remarque le même traitement superficiel dans la peinture du milieu hollywoodien où évolue le héros et dans les relations que celui-ci entretient avec son entourage. Un certain humour sarcastique parvient néanmoins à percer et les interprètes démontrent beaucoup de conviction, en particulier Ben Stiller dans une performance légèrement outrée, mais tout de même réussie.

Texte : Martin Girard