L’AVIS DE MEDIAFILM

On pourrait peut-être fermer les yeux sur l'invraisemblance de la mise en situation qui justifie la suite du récit. Cependant, la déferlante d'improbabilités et d'incohérences qui servent de moteur à ce suspense archiclassique dépasse tout entendement. En fait, la trame tient en quelques mots et en beaucoup de clichés, tout en requérant énormément de bonne volonté de la part du spectateur. Réalisateur d'expérience, Barbet Schroeder (SINGLE WHITE FEMALE) pratique malheureusement ici son métier sans grande imagination, martelant ses moments forts autant en distordant les bruits de portes ou de pas qu'en s'appuyant sur une musique pompeuse pour souligner une tension inexistante à l'écran. Que dire également du peu de scrupule moral d'un scénario qui vante la ténacité d'un père à sauver la vie de son gamin, alors que son irresponsabilité provoque la mort de plusieurs innocents, sans compter les autres innombrables existences mises en danger? Si le brave Michael Keaton éprouve quelques difficultés à nous faire croire au caractère cruel de son personnage, Andy Garcia, par contre, paraît convaincu de la cause qu'il prétend défendre.

Texte : Christian Depoorter