Les amours de deux jeunes sorcières sont perturbées par la malédiction qui pèse sur leur famille. Récit à la construction boîteuse. Mélange inconsistant de genres. Réalisation alerte. Jeu artificiel.
Il est plutôt surprenant qu'un scénario aussi brouillon que celui de Practical Magic aboutisse à un long métrage. Il y avait pourtant de bonnes idées au départ, mais elles se perdent dans une construction boîteuse qui entraîne un récit fort fragmenté. Les auteurs semblent incapables de reconnaître le potentiel du sujet, ou ils ont eu peur d'explorer plus avant les possibilités féministes d'une intrigue qui ressemble un peu trop à celle de Witches of Eastwick. Quoi qu'il en soit, le thème de la solidarité entre femmes s'effrite sous la pression de la finale romantique qui détruit l'univers féminin établi dans la première partie. Passant sans crier gare de la comédie au drame et de l'horreur au burlesque, le film mijote un mélange inconsistant de genres qui "chloroforme" l'intérêt du spectateur. La réalisation parfois alerte et quelques effets visuels bien rendus ne suffisent pas à conjurer l'artificialité de l'ensemble. Des comédiennes au talent certain ne tirent que superficiellement leur épingle du jeu, tandis que le sort en est jeté sur Sandra Bullock qui ne fait que répéter son petit numéro de jeune femme esseulée.
Texte : André Caron