Une équipe de tournage accompagne Woody Allen et son orchestre de jazz dans une tournée de plusieurs villes européennes. Portrait fort attachant mais parfois artificiel. Passion communicatrice de la musique. Détails révélateurs. Technique limitée.
Ce projet a été monté très rapidement par l'entourage de Woody Allen, afin de profiter de l'engouement certain qu'obtiendrait cette tournée musicale unique. Il permet également de rehausser l'image privée du cinéaste, ternie ces dernières années par ses démêlés avec son ex-femme Mia Farrow. Cette opération de charme explique sans doute le sentiment d'artificialité qui entoure toutes les séquences illustrant sa relation intime avec la fille adoptive de son ex-compagne. On les sent tous les deux "performer" en couple harmonieux, mais on sent aussi la comédie forcée d'un Allen qui ne peut oublier la présence de la caméra. Malgré tout, la documentariste trace un portrait attachant du joueur de clarinette amateur dont la passion pour la musique est manifeste, comme en témoignent les scènes de concert. Plusieurs anecdotes et détails révélateurs rachètent le manque de préparation technique et de matériel visuel varié. La rencontre entre Woody Allen et ses parents suffit à elle seule à rendre ce document mémorable, car ces nonagénaires hilarants se révèlent la principale source d'inspiration de leur fils.
Texte : André Caron