L’AVIS DE MEDIAFILM

Baveux, outrancier, dépourvu d'inhibition, controversé, iconoclaste et provocant, Howard Stern s'est fait autant d'admirateurs que de détracteurs au sein du public américain. Ironiquement, son obsession du sexe lui a valu des ennemis dans des camps aussi diamétralement opposés que celui des féministes radicales de gauche et des fondamentalistes puritains d'extrême-droite. Il semble en tout cas évident qu'une bonne partie de l'Amérique soit captivée par cet humoriste vulgaire qui prend un malin plaisir à narguer l'establishment médiatique. En jouant son propre rôle dans l'adaptation cinématographique de son autobiographie, Stern participe à un projet voué à sa propre gloire. Pour narcissique qu'apparaisse cet hommage, on ne peut nier qu'il s'agisse d'un amusant jeu de massacre ayant pour cible le bon goût et la standardisation prônés par les grandes institutions médiatiques. Le rythme vif de la narration et la vigueur de l'interprétation assurent un intérêt soutenu.

Texte : Martin Girard