É.-U. 1997. Drame social de John Sayles avec Federico Luppi, Damian Delgado, Dan Rivera Gonzalez. Dans un contexte de guerre civile, un vieux médecin latino-américain entreprend un voyage en vue de renouer avec ses étudiants partis pratiquer en régions rurales. Critique politique et sociale teintée d'humanisme. Rythme lent. Climat de violence latente. Mise en scène intelligente et sans artifices. Bons acteurs.
Dans un contexte de guerre civile, un vieux médecin latino-américain entreprend un voyage en vue de renouer avec ses étudiants partis pratiquer en régions rurales. Critique politique et sociale teintée d'humanisme. Rythme lent. Climat de violence latente. Mise en scène intelligente et sans artifices. Bons acteurs.
Figure de proue du cinéma indépendant américain, John Sayles a toujours su, avec une régularité déconcertante, concocter des films brillants, importants, à portée sociale ou humaniste, sans faire de concessions au marché commercial. Tournant cette fois au Mexique, en espagnol (hormis quelques scènes en anglais et en quatre dialectes indiens), le cinéaste illustre sur le ton de la fable et par l'emploi de personnages archétypaux les affres de la guérilla et de la lutte de pauvres gens sous le joug d'un régime totalitaire. Le procédé du voyage initiatique, quoique pas très neuf, se révèle toutefois des plus efficaces pour décrire la prise de conscience progressive d'un riche médecin de la grande ville qui découvre la triste réalité de son pays. Se refusant à tout manichéisme, Sayles échafaude une véritable critique politique et sociale, avec une rare économie de moyens et à l'aide d'une mise en scène à la fois intelligente et sans artifices. Et il prend bien son temps pour mieux nous faire apprécier tous les détails éclairants d'un récit baignant dans un climat de violence latente.
Texte : Jean Beaulieu