L’AVIS DE MEDIAFILM

A travers l'histoire tragique du petit Sania, l'auteur offre une reconstitution assez impressionnante de l'Union Soviétique stalinienne des petites gens. Le récit qu'il nous raconte n'offre pas beaucoup de surprises et verse régulièrement dans le mélodrame, mais ce sont les petits détails évocateurs qui font l'intérêt du scénario, notamment dans la description des personnages et du contexte historique. L'histoire baigne dans un climat de morosité sociale illustrée par des images blafardes de villes décrépites ou de paysages dominés par la grisaille. Or, la très belle photographie parvient à transcender cette ambiance maussade pour en tirer des images d'une belle poésie impressionniste. Cette qualité plastique du film lui confère cependant un petit côté académique qui a pour effet à l'occasion de figer l'émotion. Toutefois, les interprètes parviennent plus souvent qu'autrement à compenser cette faiblesse. Vladimir Machkov a beaucoup de présence dans le rôle du voleur, tandis que le petit Micha Philiptchouk s'avère d'un naturel étonnant dans le rôle de l'enfant.

Texte : Martin Girard