G.-B. 1997. Drame psychologique de Sally Potter avec Sally Potter, Pablo Veron, Gustavo Naveira. Une cinéaste anglaise demande à un danseur argentin renommé de lui donner des cours de tango. Démarche originale à forte teneur autobiographique. Fine réflexion sur l'art de diriger. Mise en scène souple et aérée. Interprétation sensible de S. Potter.
Une cinéaste anglaise demande à un danseur argentin renommé de lui donner des cours de tango. Démarche originale à forte teneur autobiographique. Fine réflexion sur l'art de diriger. Mise en scène souple et aérée. Interprétation sensible de S. Potter.
En se mettant elle-même en scène dans ce film à forte teneur autobiographique, Sally Potter fait montre d'un grand courage, prêtant inévitablement le flanc aux critiques qui verront là une entreprise narcissique, voire impudique. Pourtant, cet exercice périlleux se révèle fort original, constituant un régal pour les amateurs de tango. A la métaphore désormais évidente entre ce type de danse et les relations de couple, vient se greffer une réflexion plus fine sur l'art de diriger, entendu dans un sens large, proposant du même coup une variante inusitée de la formule du film dans le film. Tourné à Paris, Buenos Aires et Londres dans un noir et blanc léché aux éclairages étudiés, l'ensemble est brutalement éclaboussé dans la première partie par les couleurs éclatantes des images issues du scénario en gestation sur la mode, dont la stylisation marquée évoque certaines scènes d'Orlando, le précédent film de Sally Potter. La mise en scène s'avère souple et aérée, mais elle ne peut faire oublier certains développements offrant un intérêt moindre. La réalisatrice joue avec vérité et sensibilité.
Texte : Louis-Paul Rioux