Esp. 1997. Drame de moeurs de Pedro Almodovar avec Javier Bardem, Liberto Rabal, Francesca Neri. Un ancien détenu retrouve le policier qu'il a rendu paraplégique ainsi que l'épouse de celui-ci dont il a toujours été amoureux. Adaptation libre d'un roman de Ruth Rendell. Contenu policier délaissé au profit d'un drame passionnel rocambolesque. Imagerie colorée. Acteurs convaincants.
Un ancien détenu retrouve le policier qu'il a rendu paraplégique ainsi que l'épouse de celui-ci dont il a toujours été amoureux. Adaptation libre d'un roman de Ruth Rendell. Contenu policier délaissé au profit d'un drame passionnel rocambolesque. Imagerie colorée. Acteurs convaincants.
Si son style demeure fidèle à ses compositions picturales aux couleurs vives et aux effets kitch, il est indéniable cependant qu'Almodovar a quelque peu perdu le goût pour la provocation outrancière qui a marqué ses débuts. Moins porté sur la polémique mais toujours friand d'exagérations calculées, son cinéma actuel reste imprégné de références au maître Buñuel, l'inspiration surréaliste cédant néanmoins le pas à une utilisation savoureusement détournée de l'imagerie des romans-photos. Du récit policier typiquement britannique de Ruth Rendell, les auteurs ont fortement émincé l'aspect criminel pour en retirer un mélo hispanique aux rebondissements rocambolesques, faits de passions sexuelles, de culpabilité, de vengeance, de frustrations, de vie et de mort. Comme toujours chez Almodovar, la trame se tisse sur une toile de fond socio-historique d'où percent subtilement la confusion et la remise en question qui ont suivi les années de répression franquiste. Pour leur part, les acteurs s'avèrent convaincants dans la peau de personnages dont la psychologie se résume souvent à leurs désirs sexuels.
Texte : Christian Depoorter