L’AVIS DE MEDIAFILM

Un peu comme Martin Scorsese l'avait fait dans GOODFELLAS, Mike Newell essaie de montrer la mafia de l'intérieur et sous un angle différent. Pour ce faire, il adopte le point de vue extérieur d'un agent du FBI qui, tout en y prenant part, peut observer les rouages de la pègre. Newell ne possède cependant pas une personnalité assez forte en tant que réalisateur, de sorte que plusieurs scènes qui auraient dû impressionner demeurent étrangement neutres. Cela s'explique en partie par la fadeur du personnage principal qui, malgré le jeu intense de Johnny Depp, demeure énigmatique et peu développé. Le scénario se révèle pourtant touffu et riche en détails fascinants qui cernent bien le fonctionnement hiérarchique du crime organisé. La reconstitution du New York de 1978 s'avère également réussie. Façonnant avec assurance et éloquence un personnage de gangster miteux et cynique, à des lieues de la flamboyance du GODFATHER, de SCARFACE ou de CARLITO'S WAY, Al Pacino parvient encore à émouvoir et à étonner.

Texte : André Caron