L’AVIS DE MEDIAFILM

Telle une figure imposée, le film noir est devenu depuis quelques années un genre incontournable pour tout cinéaste américain digne de ce nom. Il faut dire que les codes narratifs et esthétiques du genre s'adaptent particulièrement bien à la mode des thrillers érotiques stylisés qui alimentent le marché de la vidéo. Oliver Stone s'y frotte à son tour avec un film qui recycle une intrigue mille fois visitée. Fidèle à l'imagerie hallucinée qui caractérise plusieurs de ses films, le cinéaste plonge son héros dans un cauchemar stylisé où les images hétéroclites se bousculent dans un montage expressionniste à la NATURAL BORN KILLERS. Malheureusement, sous ces dehors clinquants, le film ne propose rien de très neuf dans le genre. Devant la minceur du scénario et la valeur très aléatoire des dialogues, le spectateur n'a plus qu'à se rabattre sur des effets de style qui finissent par devenir lassants. A l'actif du film, on peut néanmoins parler de l'interprétation solide de Sean Penn et de la superbe partition musicale d'Ennio Morricone.

Texte : Martin Girard