L’AVIS DE MEDIAFILM

Clint Eastwood propose ici une autre variante sur le thème usé du héros vieillissant et solitaire aux prises avec des remords de conscience. Ce qui aurait pu devenir une fable morale sur les conséquences du pouvoir quasi absolu dont dispose l'élite politique et financière des États-Unis se transforme rapidement en une enfilade de scènes lassantes à la trame fatiguée. Les personnages sont trop schématiques pour retenir l'attention, alors que l'intrigue révèle des trous béants qui détruisent la logique interne du récit. Eastwood ne parvient pas à harmoniser de façon convaincante les problèmes familiaux de son héros avec sa recherche manichéenne de justice à sens unique. Cependant, on peut se fier sur le réalisateur-vedette pour accomplir un travail soigné et assuré, tant dans l'illustration que dans la direction d'acteurs. À ce titre, il faut souligner la grande complicité qui transparaît dans les scènes entre lui et Ed Harris.

Texte : André Caron